Comme l'indique l'encyclopédie de Diderot en 1772, tous les instruments dits "d'amour" (hautbois d'amour, flûte d'amour, etc…) sonnent plus bas que les originaux, d'environ une tierce. Cet intervalle ne saurait être considéré comme une règle générale, d'autant plus qu'il existait plusieurs façons d'accorder les instruments.
Cet instrument au charme discret (et désuet) était pratiqué notamment par Chrétien Urhan, altiste et violoniste à l'Opéra, créateur de Harold en Italie. Plus adaptée à l'intimité d'une chambre ou d'une petite salle de concert qu'à la virtuosité tapageuse, elle n'a jamais passionné les foules, mais elle a survécu et cohabité avec la famille des violons alors que la plupart des autres violes - contrebasse mise à part - avaient disparu. On la trouve dans certains opéras de Meyerbeer mais aussi dans ceux de Janácek. Plus récemment, Franck Martin et Paul Hindemith lui ont consacré des pages de musique de chambre, et des compositeurs contemporains comme Grégoire Lorieux s'y sont intéressés aussi, quitte à l'amplifier électriquement.
Écrits dans les toutes dernières années de sa vie, les deux quatuors de Janácek - La sonate à Kreutzer et Lettres intimes - sont des chef-d'oeuvres absolus. Brûlants de passion, sérieux mais irrigués par la sève généreuse de la musique populaire tchèque, on ne peut les comparer qu'à ceux de Bartók (ils sont contemporains du Troisième et du Quatrième).
Or dans la version initiale du deuxième quatuor prévoyait une viole d'amour à la place de l'alto. Cette version a été exhumée par des musicologues et sera donnée en concert le 2 avril 2008 au Conservatoire national supérieur (salle d'orgue) avec Pierre-Henri Xuereb à la viole d'amour. L'occasion de découvrir la version rêvée par Janácek de ces Lettres intimes
Nell’Enciclopedia del 1772, Diderot scrive: « tous les instruments dits "d'amour" (hautbois d'amour, flûte d'amour, etc.) sonnent plus bas que les originaux, d'environ une tierce. Cet intervalle ne saurait être considéré comme une règle générale, d'autant plus qu'il existait plusieurs façons d'accorder les instruments. »
Questo strumento dallo charme discreto e desueto era suonato da Chrétien Urhan, violinista e violista all’Opera di Parigi, creatore tra l’altro dell’Harold en Italie di Hector Berlioz. Più adatta all’intimità di una piccola sala che al puro virtuosismo, la viola d’amore non ha probabilmente mai appassionato il grande pubblico, ma è comunque sopravvissuta ed ha coabitato con la famiglia dei violini, allorquando la maggior parte degli strumenti della famiglia delle viole da gamba (a parte il contrabbasso) erano caduti nell’oblio. Nel XIX secolo la ritroviamo in alcune opere di Meyerbeer, ma anche di Janàcek. In tempi più recenti, Franck Martin e Paul Hindemith le hanno consacrato diverse pagine e compositori contemporanei come Grégoire Lorieux l’hanno addirittura amplificata elettricamente.
Scritti negli ultimi anni della sua vita, i due quartetti di Janàcek - La sonate à Kreutzer e Lettres intimes – sono capolavori assoluti. Brucianti di passione, seri, ma irrigati dalla linfa generosa della musica popolare ceca, possono tranquillamente essere avvicinati ai quartetti di Béla Bartók (sono contemporanei al Terzo e Quarto quartetto del compositore ungherese).
La prima versione del quartetto Lettres intimes prevedeva una viola d’amore al posto della viola. Questa versione, riesumata da musicoligi, sarà eseguita in concerto per la prima volta in concerto il 2 aprile 2008 al Conservatorio di Parigi, con Pierre-Henri Xuereb alla viola d’amore : un’occasione dunque per scoprire la versione sognata da Janácek di Lettres intimes.